mercredi 21 mars 2007

A (mouvement 1)











Suis retourné en A ville éternelle ville souvenir

Ma vieille lyre et son unique corde

N’ai plus voulu la faire sonner

L’hiver n’a plus sa place le jour

A si chaud qu’il fait office de ténèbres


Suis retourné en A - démons démontés

ai parlé avec M que j'aimais

que je n'aime plus que j'aime encore

à ma façon – toujours le souvenir de P


un poème s’écrit


durant cette nuit de Noël ai voulu être danseur

corps contre mort

corps contre mort


ai voulu reprendre ma vie à un point précis

de son déroulement puis suis rentré chez moi

l'alcool en moi

toutes mes vies béantes battantes

dans l'irrésolution du vaisseau

du vaisseau et de la voile


A – ville de tous les commencements

Le phrasé bègue de tes rues calmes en moi

Suis venu tester notre entente suis reparti

Empli d’amour de nausée de faux calme

Sais qu’y reviendrai toujours

mardi 20 mars 2007

Après la pluie

Il y eut dix journées obsédées par le vide

Attirées aimantées amiantées corps ballant

Sans écho sans voix ni souffle – départs

Plus de ventre plus de viscères plus de cordon

L’ombilic des jours limé par le bruit blanc

Jours sans travail sans peine sans joie

Un reflet de l’autre côté vous fixe

Que vous ne voyez plus : votre vie


Noirceur de la neige

Certains ciels incertains comme nos bouches

S’ouvrent au vide


A l’éveil tu poses un pied

La nuit : ni courte ni longue inexistante

Armerais-tu tes désirs d’imposants corsets

Les vents battant tes murs sifflant le temps


Elle n’est ni courbe ni respirable

Et pourtant elle tourne

La chance


Un matin le moineau chantera

Branche basse belle radicale

Tu t’es posé à cent lieues de là

Corps déplumé parcouru du venin

Bec ouvert ton cri tu racle tu tais

Tu tais surtout tu tues tu te tues

Tu te fais à la tâche tu t’attaches tant

Puis tu t’étires au réveil et vois

Par le carreau le matin la lumière

Le chant lointain d’un moineau