mercredi 3 octobre 2012

tout doit disparaître


Tout doit disparaître, lis-je sur un bandeau
Lettres noires au frontispice jaune d'une vitrine
Sentence qui s'énonce accoudée au crépuscule
Aux promeneurs qui remontent la rue
En quête de ces choses que chacun ignore
En quête de viandes et de boissons
 


Tout doit disparaître - puis des volets
S'ouvrent pour qu'un peu d'air s'engouffre
Au coeur d'appartements gommés par la chaleur
En cette cité sourde et stérile dont le ventre
Chaud est comme privé de choix
 


Tout doit disparaître : déjà ça sent le roussi
L'amour à la table voisine a des relents de viande grillée
Il se dit que certaines règles comptables permettraient
De faire revenir l'être aimé dans les meilleurs délais
 


Tout doit disparaître derrière le balai incessant
De la foule qui transperce les prévisions d'orage
Le vent se lève oublié impérieux - promet la rupture
Mille prénoms se mêlent et résonnent entre les murs
Que l'obscurité minute après minute aspire
Molécule par molécule - tu vois : impossible
Maintenant de lire le mot disparaître

mardi 17 avril 2012

un jour ou deux


Une fleur est tombée dans ton thé ce pourrait être
Aussi bien le début que la fin du printemps

Quand le calme est trop calme et la houle trop bruyante
Quand ce léger battement persiste derrière la tempe
La nuit se déplie et s'organise sans toi ce n'est rien
Qu'un contretemps l'histoire d'un jour ou deux
A vivre en boule au milieu des passants affairés
Un jour ou deux à se faire croire en l'absence d'un soleil
A ne plus supporter son ombre - le poids de son ombre

Vois ce passant qui s'arrête à qui tu demandes ton chemin
Il dit c'est sans doute par ici de sa voix normale on dirait
Qu'il est heureux le salaud tu dis merci mais tu n'as pas compris
- Comment pourrait-il connaître le tracé de ton chemin ?

samedi 17 mars 2012


La passion dévorante des siècles éclaire mon bureau
Comme si tout ceci s'était déjà passé à la virgule près
Cette vie qui passe comme un bon mot un coup de sabre
Tandis que nous accueillons à bras ouverts la répétition
Assise dans un long fauteuil langoureuse esseulée
Il suffirait d'ouvrir la fenêtre pour faire entrer le vent
(Nous le nommerons l'Invité : on ne sait s'il donne ou prend)
Nous pourrions voir alors un peu plus par cette jupe relevée
Au second souffle nos mains pourraient prendre le relais du vent

samedi 11 février 2012


La guitare semblait déchirer l'air comme en début de vie
Et partout dans la pièce cet éclat produit par les neiges de janvier
Je la tiens ! - éternel sursaut du pêcheur et de son poisson
Epitaphe possible pour nous relier à l'au-delà (elle entend
A l'eau de la...) car nous continuerons dans l'onde saturée de bruit
Jusqu'à mi-cuisse avec ce froid qui parfois nous a coupé en deux
La  cane à la main dans l'attente d'une prochaine prise

espaces #1