mercredi 3 octobre 2012

tout doit disparaître


Tout doit disparaître, lis-je sur un bandeau
Lettres noires au frontispice jaune d'une vitrine
Sentence qui s'énonce accoudée au crépuscule
Aux promeneurs qui remontent la rue
En quête de ces choses que chacun ignore
En quête de viandes et de boissons
 


Tout doit disparaître - puis des volets
S'ouvrent pour qu'un peu d'air s'engouffre
Au coeur d'appartements gommés par la chaleur
En cette cité sourde et stérile dont le ventre
Chaud est comme privé de choix
 


Tout doit disparaître : déjà ça sent le roussi
L'amour à la table voisine a des relents de viande grillée
Il se dit que certaines règles comptables permettraient
De faire revenir l'être aimé dans les meilleurs délais
 


Tout doit disparaître derrière le balai incessant
De la foule qui transperce les prévisions d'orage
Le vent se lève oublié impérieux - promet la rupture
Mille prénoms se mêlent et résonnent entre les murs
Que l'obscurité minute après minute aspire
Molécule par molécule - tu vois : impossible
Maintenant de lire le mot disparaître